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Radius: un homme, une femme, des révélations...

Jeudi, 30 novembre 2017

Le long métrage de science-fiction québécois Radius sort en salle le 1er décembre. Pour l’occasion, nous avons rencontré les scénaristes et réalisateurs Caroline Labrèche et Steeve Léonard pour qu’ils nous nous en disent un peu plus sur le film.

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Sept ans après la comédie Sans Dessein, on se retrouve avec ce thriller de science-fiction totalement différent. Qu’est ce qui s’est passé depuis tout ce temps?

SL - Notre premier film, c’était une comédie, juste parce que c’était plus facile pour nous. Mais reste que parallèlement à ça, on consommait beaucoup de cinéma de genre. Pendant qu’on réalisait Sans Dessein on écoutait en reprise Star Trek The Next Generation pour la deuxième fois.. Donc c’était sûr qu’éventuellement on allait faire un film dans ce style là.

Donc Radius, c’est un projet que vous portez depuis longtemps.

CL - Oh oui! L’idée a germé en 2006 ou 2007, pendant qu’on tournait Sans Dessein.

SL - Ça correspond à la date de sortie en DVD de Oldboy de Park Chan-wook. C’est quand on a vu ce film que l’idée de Radius est née. Pas le concept science-fiction, mais l’idée de faire un film avec un homme et une femme et dans lequel il y a une investigation et que ça vire au vinaigre. Juste ça. Homme, femme, révélation, vinaigre.

CL - Oldboy nous avait réellement jeté à terre. Au début on voulait faire un film coréen... au Québec. Ils ont des façons uniques de raconter les histoires, ça n’a rien à voir avec les films américains. Il y a des surprises en permanence. On ne sait jamais comment ça va finir. Ces structures nous impressionnaient beaucoup, donc on s’est dit pourquoi ne pas en faire un!

SL - Un peu plus tard, on a eu l’idée du radius. J’ai trouvé une vieille histoire de Superman, qui était exilé en orbite au tour de la terre et il ne pouvait pas l’approcher sinon les gens mourraient... quelque chose comme ça. Ne pas être capable d’approcher les gens, on a trouvé ce concept intéressant et on a combiné ça avec notre idée initiale. Par la suite, le processus a a été très très long.

CL - On a eu une version en 2012 que l’on a présenté au marché Frontières de Fantasia. Ensuite ça a pris trois ans pour que ça se fasse avec Anne-Marie Gélinas d’EMA Films. Le film qu’on a fait, c’est notre vision, la production a été très respectueuse de ça.

Au fond, Radius, c’est une belle histoire d’amour impossible?

Rires...

SL - Notre référence dans ce domaine, c’était Mulder et Scully dans X-Files. Voilà deux personnes qui dépendent l’une de l’autre. Il y a toujours une petite attirance entre eux, mais on sait que ça ne pourra jamais marcher. Beaucoup de gens nous demandent s’il pourrait y avoir quelque chose entre Liam et Jane, est-ce que ça pourrait devenir un couple... Dans un film de 90 minutes, tu mets un gars et une fille et c'est comme si notre cerveau est programmé pour nous faire croire qu’ils vont finir ensemble ou qu’il y ait une possibilité que ça se termine comme ça.

CL - En écrivant Radius, on ne voulait pas aller vers ça. Ça a tout le temps été hors de question qu’il se passe quelque chose entre eux deux... à un moment donné, ils se font un câlin, c’est quasiment « awkward »... Tu peux espérer, tu peux voir la chimie opérer entre eux, mais non, il ne se passera rien!

Le film a été tourné au Manitoba pour des raisons budgétaires ou c’était un choix à l’origine?

CL - On a eu des très bons crédits d’impôts... Si on avait tourné au Québec, on aurait eu 18 jours de tournage. Là-bas, on en a eu 22.

SL - Donc on ne s’est pas posé la question.

Et la langue anglaise, c’était choisi dès le début?

CL - Oui, depuis le début Radius était en anglais.

SL - J’ai grandi dans une maison bilingue. Tous les films que j’ai vus étaient en anglais. Une comédie, ça passe bien en français, mais un film de science-fiction, je trouve que c’est mieux en anglais. C’est une saveur supplémentaire. Aussi je m’exprime mieux en anglais...

CL - Sans Dessein, on avait essayé de l’envoyer dans des festivals, mais à chaque fois on était refusé parce qu’on était en français. C’était la majorité des réponses. Ça nous avait frustré un peu à l’époque, alors on s’est dit, tant pis, on fera le prochain en anglais.

SL - On s’est adapté à la réalité.

Donc, Radius n’aurait pas pu se faire ici?

CL - Oui, ça aurait pu se faire... mais ça ne nous est jamais vraiment effleuré l’esprit...

SL - ... quand on le «pitchait» à Frontières, des producteurs étaient intéressés par l’histoire. En allemand, en espagnol, dans n’importe quelle langue on l’aurait fait! On voulait absolument le tourner. Donc si la SODEC l’avait financé et nous avait demandé de le faire en français au Québec, on l’aurait fait!

Comment est-on considéré quand on fait du cinéma de genre au Québec? C’est si difficile que ça?

SL - Il n’y a qu’à voir ce qui sort en salle dans une année au Québec. Y’a combien de films de genre là-dedans? Un, trois cette année...

CL - Une ouverture est en train de se créer en ce moment. Mais tu sais, le cinéma de genre a toujours fait partie du cinéma québécois. À Fantasia, chaque année, on en rencontre plein des cinéastes d’ici qui font du cinéma de genre. Ce n’est pas un univers inexploré. On a des amis réalisateurs qui voudraient bien en faire, mais le problème reste le financement des institutions. Mais les choses commencent à bouger...

SL - En plus, quand tu vas dans les festivals, tu le vois que ça s’exporte bien. Il y a moyen d’en faire plus, tout en trouvant un bon « mix » avec la comédie très populaire et le drame très personnel.

CL - Téléfilm Canada a embarqué tout de suite au premier dépôt. Ils ont compris ce qu’on voulait, c’était quoi l’histoire. Ils nous ont fat confiance.

 

Le film a été distribué en VOD aux États-Unis il y a trois semaines et sort en salle le 1er décembre au Québec et au Canada.

 

 

 

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