« Quand j’aurai apprivoisé toutes les femmes que je sens naître en moi, je saurai davantage qui est celle-ci devant son miroir. Démaquillée. » – Louise Portal

Entière, curieuse, ouverte et franche, Louise Portal façonne notre riche filmographie québécoise depuis 50 ans. Avant-gardiste et fonceuse, elle collabore avec les pionnières en prenant part à La vie rêvée de Mireille Dansereau (1972) et au puissant Mourir à tue-tête de Anne Claire Poirier (1978). À tout jamais, elle demeure le personnage de Diane dans Le déclin de l’empire américain et Les invasions barbares de Denys Arcand. Chez Jean Beaudin, elle tient le rôle éponyme dans Cordélia. Chez Rodrigue Jean, elle livre une performance bouleversante dans Full Blast. Son chemin a croisé celui de réalisatrices de talent comme Maryanne Zéhil, Ghyslaine Côté, Sophie Deraspe, Renée Beaulieu ou encore Louise Archambault et son film rempli de tendresse, Il pleuvait des oiseaux. Louise Portal est capable de nous émouvoir, certes, mais elle est aussi dotée d’un sens de la comédie remarquable, comme en témoigne son passage chez Ricardo Trogi, Denise Filiatrault ou aux côtés de Martin Matte dans Les beaux malaises. Il s’agit d’une actrice dont la présence à l’écran, peu importe l’envergure du rôle, ne passe jamais inaperçue. Elle a participé au succès de nombreuses œuvres télévisuelles, que ce soit Miséricorde, Fortier, Lance et compte, 19-2, Nos étés, Ruptures ou encore Trop, en plus d’encourager la relève en jouant dans plusieurs courts métrages d’ici. Si son talent s’exprime au cinéma et à la télévision, il ne saurait être contenu que dans ces deux formes artistiques. Car chez Louise, la scène, qu’elle soit théâtrale ou musicale, devient un terreau fertile pour ses élans créatifs et son désir constant d’aller à la rencontre des gens. Douée avec les mots, elle est une écrivaine prolifique, une amoureuse de la vie qui transmet à celles et ceux qu’elle croise sa passion, sa fougue, sa sensibilité. Actrice, écrivaine, chanteuse, conférencière : Louise Portal est une femme plurielle et farouchement authentique.

Maxime Labrecque